« La Nuit d’Elliot Fall » est LA bonne surprise de cette fin d’année en matière de spectacle musical. En effet (et cela change un peu !), Elliot Fall n’est ni un personnage historique dont on aurait retracé la vie en chansons, ni un groupe musical mythique dont on aurait repris les tubes pour créer une histoire prétexte. Non, « La Nuit d’Elliot Fall » est bien une authentique création !
La trame de cette comédie musicale (la première du jeune auteur belge Vincent Daenen) est pour le moins étonnante. Au début, rien de folichon : par une nuit d’orage, la fille d’une milliardaire se meurt d’un mal étrange et ne pourra survivre, dit-on, qu’en recevant le baiser d’un élu. Mais l’histoire prend corps lorsque la fée Préciosa, campée par l’inégalable Denis D’Arcangelo (Mme Raymonde), passe la nuit à chercher ce fameux élu et tente de le ramener au manoir. Dès lors tout s’éclaircit. Moon Island, lieu de la narration, est un pays où échouent tous les héros de nos contes d’enfance. Parce que les hommes ont perdu le goût de l’imagination, on croisera, durant cette « Fall » nuit, une Cendrillon encore plus shoes addict que Carrie Bradshaw, un loup-garou qui tapine, trois p’tits cochons très… cochons et un Chaperon rouge sexy en diable (incarné par une Sophie Tellier bluffante). Dès lors, on ne retient des personnages que l’allégorie qu’ils symbolisent : le diable, l’anti-héros ou la princesse délaissée.
Parmi le cast époustouflant, il faut également citer Sinan Bertrand, Olivier Breitman, Flannan Obé et Christine Bonnard, tous très à l’aise dans le jeu comme dans le chant et notamment dans les très beaux moments d’ensemble. À ce titre, saluons enfin le travail du compositeur Thierry Boulanger pour ses mélodies accrocheuses et la mise en scène timburtonienne du toujours très génial Jean-Luc Revol.