Né à Narbonne, venu du Sud-Ouest où il a passé son bac, Florian Bou (presque vingt et un ans) a quasiment toujours fait du sport. Spécialisé dans la natation, il choisit le pentathlon pour lequel il s’entraîne intensivement à l’Institut du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) où il est parfaitement intégré.
Peux-tu nous expliquer ce qu’est le pentathlon ?
C’est une discipline inventée par le baron de Coubertin pour les Jeux olympiques de 1912. Ce sont des sports militaires à la base, puisque dans l’armée il fallait savoir nager, courir, monter à cheval, se battre à l’épée et au revolver, d’où les cinq épreuves du pentathlon : escrime, natation, équitation, tir au pistolet et course à pied. Ce qui explique aussi que les filles n’aient intégré ce sport aux JO que très tard, en 2000.
Quels sont les grands sportifs représentatifs de ce sport ?
Sébastien Deleigne, double champion du monde, cinq fois champion d’Europe (il a été mon entraîneur à Font-Romeu), et chez les filles Amélie Cazé.
Un mot sur l’Insep ?
C’est la grande école des athlètes pour les sports individuels représentés aux JO. On y vit un peu comme sur un campus universitaire, en vase clos, mais la vie n’y est pas désagréable.
Tu viens d’une famille de sportifs ?
Oui, mon grand-père était en équipe de France de rugby, mon père a fait partie de l’équipe de France junior de natation ; mon frère et moi avons fait les deux. Quand, au collège, nous avons dû faire un choix, j’ai opté pour la natation et lui pour le rugby.
Comment es-tu devenu pentathlète ?
Un entraîneur de pentathlon m’ayant vu nager est venu pour me demander si je voulais intégrer son pôle. C’était la période où j’étais un peu fatigué de nager tout le temps. J’ai passé les tests et j’ai été accepté. Mais c’est difficile parce qu’il faut s’entraîner beaucoup et dans cinq disciplines.
Prenons un exemple : l’équitation. Tu en avais déjà fait ? Il a fallu t’y mettre ?
C’est bien simple, je n’avais fait que de la natation ! Il a fallu me familiariser avec les quatre autres sports. Le plus dur a été la course car je n’étais pas un bon coureur ; en plus, à l’époque, j’avais un surplus de poids et il me fallait courir en altitude, j’ai souffert ! En équitation, je n’ai pas eu peur de tomber et j’ai vite progressé. L’escrime, c’est de la tactique, ça m’a plu de suite. Et le tir ne m’a posé aucun souci.
Tu peux adapter tes entraînements ?
Oui, j’ai des entraînements spécialisés. C’est comme ça que je fais un peu moins de natation où je suis plutôt bon et davantage de course à pied ou je dois améliorer mes performances.
Quelles sont tes prochaines compétitions ?
Je prépare les prochains championnats d’Europe qui ont lieu en Pologne. Après la Pologne, ce sera en février à Budapest pour une compétition entre athlètes français pour sélectionner les quatre premiers qui vont partir en coupe du monde. Il y aura en tout quatre coupes du monde qui permettront de sélectionner les trente-six sportifs (tous pays confondus) qui partiront aux JO pour l’épreuve de pentathlon. Là, ça devient sérieux !
Qu’est-ce qui fait que tu obtiens de bons résultats ?
Ça tient à mes adversaires, à ma forme physique et à mon mental. On ne peut pas être au top tout le temps. J’ai fait mes meilleures performances en 2010 en étant champion du monde de pentathlon en relais et troisième au championnat de France toutes catégories. Cette année a été plus dure, déjà parce qu’on a une excellente équipe pentathlon junior en France, ce qui rend la compétition plus ardue.
Tu ne fais pas que du sport ?
Non, en parallèle je suis des études au Centre de formation et de perfectionnement des journalistes. J’alterne les cours et les entraînements. L’emploi du temps c’est 8 heures-20 heures dans le meilleur des cas !
Compte tenu de toutes ces contraintes, est-ce facile d’avoir une relation suivie ?
Pas du tout ! J’ai pourtant essayé plusieurs fois… Je finis les entraînements tard, je suis fatigué, c’est difficile de ressortir à l’extérieur voir quelqu’un (sachant que l’on ne peut pas recevoir à l’Insep). Je suis assez peu disponible, y compris le week-end… alors un petit ami qui accepte de rester un mois sans te voir, c’est pas possible !
www.insep.fr
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