Après le long succès du Roi Lion, le Théâtre Mogador, avec la réussite de Mamma Mia!, est en train de devenir le temple de la comédie musicale à Paris.
On ne va jamais voir un spectacle mythique sans appréhension. Les chanteurs seront-ils à la hauteur, la mise en scène efficace, et surtout la traduction des chansons en français ne relève-t-elle pas d’un crime de lèse-majesté ? Le suspens ne durera pas longtemps, au bout de quelques minutes, on constate que la machine fonctionne parfaitement. L’adaptation de Stéphane Laporte est irréprochable, et puis on ne vient pas entendre des vers mais bien de la musique. Cela tombe bien, les comédiens chanteurs sont plus qu’à la hauteur. Claire Guyot dans le rôle de Donna est parfaite, avec une voix superbe. Face à elle, Jérôme Pradon, habitué des comédies musicales, laisse tout son talent s’exprimer. Karen Gluck et Marion Posta sont deux « vieilles » copines aussi efficaces vocalement que scéniquement. Face à l’équipe senior (à laquelle il faut ajouter Francis Boulogne et Patrick Mazet), les « jeunes » sont assez bluffants. Gaëlle Gautier et Dan Menasche forment un couple talentueux fort bien assorti et dans les seconds rôles, on remarque Tristan Chapelais, tout à la fois chanteur, acrobate et danseur.
L’histoire du groupe Abba, devenu célèbre un soir d’Eurovision en 1974, ne se raconte pas plus que la trame de » Mamma Mia! » et de Sophie à la recherche d’un père. Le retrouvera-t-elle ? Une chose est sûre, nous sommes tous des enfants d’Abba comme le prouve la fin du spectacle, transformant Mogador en boîte de nuit le temps de deux bis mémorables.
Superbe spectacle intergénérationnel, » Mammia Mia! » a tout de même un défaut : pendant des jours vous n’allez pas cesser de fredonner » Dancing Queen » ou » Money Money » !